Il y a ce jeu stupide qui consiste à prendre un livre au hasard, à faire glisser les pages le long de son pouce, s'arrêter sur l'une d'elles, fermer les yeux, déposer l'index sur le premier mot venu, le lire et y voir une signification. Le résultat trouvera immanquablement un écho à votre situation. La force de la conviction.
L'interprétation nous est propre. Elle trouve sa source dans notre état d'esprit, notre vécu, nos attentes.
Il en est de même des rencontres.
Une histoire pourra se raconter à l'infini, sous tous les angles, conjuguée à tous les temps. Certains instants seront mis en lumière, tandis que d'autres seront totalement occultés pour le bien de l'intrigue.
Le banal, encore lui, ne s'est finalement jamais installé. (merci de suivre)
Il a fallu quelques verres, beaucoup de rires et des danses improvisées sur le parquet brûlant d'un appartement en hauteur, pour que nos lèvres, qui ne faisaient que s’activer depuis sept bonnes heures, finissent par se calmer et se rencontrer.
Tous les scénarios avaient été envisagés. De la grosse production au film d’auteur. Bien que son talent soit irréprochable, le film en plan séquence que nous avons joué n’aura aucune audience.
Il sent la sauge, il a le goût du vin, de la cachaça et du champagne, la finesse de mes cheveux entre ses doigts, l’acidité d’une sécrétion savourée sur un index, la fermeté d’une empoignade, la découverte d’une chair célèbre sur une âme anonyme, la maladresse de l’inconnu, l'indécence de ma connerie, la fraîcheur de son visage au creux de mon cou, l'acidité de l'éphémère.
Diffusion unique de la pellicule thérapeutique, dont l'usage individualiste a fait renaître la symbolique profonde d'un égo retrouvé.